Page 2 - theramene 110
P. 2
Théramène n° 110
Retour sur les formations
renouveau théâtral français. 1951
marque sans aucun doute avec
l’arrivée de Gérard Philippe et la
nomination de Jean Vilar à la tête
du Théâtre national populaire au
Palais de Chaillot à Paris, l’envol
public et critique de la plus grande
aventure théâtrale de l’après-
guerre.
Jusqu’en 1963, TNP et festival ont
un seul et même patron qui s’ap-
puie sur le travail de militantisme
culturel hérité de l’esprit d’après-
guerre pour attirer un public nou-
veau. L’administration et la troupe
qui s’organisent à Paris présentent
en Avignon des spectacles qui fe-
ront date : Lorenzaccio, Dom Juan,
Le Mariage de Figaro, Les Caprices de Marianne, Mère Courage, La guerre de Troie n’aura
pas lieu…
1964-1979 : le directeur du TNP est las de cumuler des fonctions écrasantes. Il quitte le
Palais de Chaillot en 1963 pour se consacrer uniquement au festival. Il invite d’autres met-
teurs en scène : Roger Planchon, Jorge Lavelli, Antoine Bourseiller… créé de nouveaux es-
paces scéniques (Cloitre des Carmes, Cloitre des Célestins) ouvre le festival à de nouvelles
disciplines : la danse dès 1966 avec Maurice Béjart, le cinéma en 1967 avec Jean-Luc Go-
dard, le théâtre musical avec Jorge Lavelli. Jean Vilar est emporté par une crise cardiaque
en 1971 et est remplacé par Paul Puaux, témoin et acteur de l’aventure. Pendant les an-
nées 70, la Cour d’Honneur est confiée aux héros de la décentralisation Georges Wilson,
Marcel Maréchal, Guy Rétoré, Benno Besson…. Cloîtres et chapelles sont devenus d’autres
lieux d’aventure. Une autre esthétique s’affirme avec des partis pris nouveaux comme Eins-
tein on the Beach de Bob Wilson et Méphisto d’Ariane Mnouchkine. Peter Brook, Antoine Vi-
tez mettent en espace des textes contemporains avec peu de moyens.
Parallèlement au festival s’est créé un hors festival le « off « regroupement épars d’abord
de compagnies locales puis de jeunes équipes venues des quatre coins de France.
1980-2003 : En1980, le festival est à un nouveau tournant de son histoire. Il doit être
modernisé et professionnalisé pour faire appel à la nouvelle génération de créateurs. Paul
Puaux passe la main et fait appel à Bernard Faivre
d’Arcier qui pendant cinq ans s’attachera à ces objec-
tifs. La nouvelle génération du théâtre comme de la
danse fait une entrée en force : Daniel Mesguich, Jean
-Pierre Vincent, Georges Lavaudant, Jérôme Des-
champs, Jean-Claude Gallotta, Maguy Marin, Pina
Bauch… Le festival devient l’une des plus vastes en-
treprises de spectacle vivant. En 1985, Alain Crom-
becque, ancien directeur artistique du festival d’Au-
tomne prend les rênes d’Avignon pour 8 ans. Il ajoute
sa marque personnelle. Il ouvre le festival d’avantage
à l’étranger. En 1993, Bernard Faivre d’Arcier revient
au festival avec l’ambition d’en faire l’un des pôles eu-
ropéens du théâtre. L’édifice s’est consolidé avec un
budget renforcé, un public de plus de 100 000 entrées
pour une quarantaine de manifestations chaque été
qui se déclinent en plus de 300 représentations.
2003-2013 : Hortense Archambault et Vincent Bau-
driller dirigent ensemble le festival. Ils placent au
2