Page 2 - theramene 111 2
P. 2
Théramène n° 111
La lecture à haute voix :
un outil pédagogique et ludique au service du texte théâtral
La lecture à haute voix est une forme de lecture consistant à oraliser un texte, par
opposition à la lecture silencieuse. Elle peut être pratiquée dans de nombreux
cadres. Elle l’est tout particulièrement dans le cadre scolaire pour faciliter l’ap-
prentissage de la lecture, aider à maîtriser les codes et la ponctuation afin que la
lecture soit agréable pour l’auditeur. Mais cette pratique peut aller bien au-delà et
elle est recommandée et à privilégier, car efficace, pour la pratique théâtrale. Elle
donne aussi lieu depuis de nombreuses années à des propositions de lectures
théâtralisées destinées au public.
Lire à voix haute, pour soi ou pour autrui est une activité spécifique très intéressante et
très difficile à initier. "La lecture visuelle doit répondre à certains impératifs. Elle doit être
rapide. Moins on met de temps à prélever un morceau de texte et à le comprendre, plus on
peut en consacrer à le dire et à observer son auditoire.
Elle se définit en trois opérations principales :
1. Une opération de lecture visuelle silencieuse : je lis, je comprends
2. Une opération de diction : je dis ce que j’ai lu et compris
3. Une opération de rétroaction : je prends en compte l’effet de ma diction sur celui qui
écoute.
La lecture à voix haute peut être effectuée par l’auteur du texte, par un comédien ou par
n’importe quel lecteur. Sa destination peut être soi-même ou un public. Gustave Flaubert
avec son épreuve du gueuloir, pour mesurer l’impact de son écriture, fournit l’exemple
d’une lecture à haute voix pour soi-même. Le cas d’Alberto Manguel, lecteur personnel de
Jorge Luis Borges, lorsque celui-ci est devenu aveugle, est un exemple se réduisant à une
seule personne. Les lectures publiques, quant à elles, s’adressent à un groupe de per-
sonnes. Elles peuvent être des lectures théâtralisées.
La lecture théâtralisée c’est d’abord une lecture à voix
haute, une façon d’oraliser un texte. Dans une lec-
ture théâtralisée on va convoquer le sens de l’ouïe, le
corps et les émotions. Écouter une lecture à voix haute
permet à son public d’exercer son imagination et sa
créativité, notamment grâce au soutien du jeu du lec-
teur, de ses intonations, de ses pauses stratégiques.
Il y a souvent des retours de spectateurs, dont certains
n’aimaient pas lire, ayant pris du plaisir à voir et à en-
tendre des textes proposés sur scène.
Les outils de base de la lecture à haute voix sont la
diction, le timbre, la hauteur de son, la durée, l’énergie,
la respiration, le travail sur les émotions.
Depuis 2005, cette discipline est enseignée à l’université
Sorbonne Paris IV. Elle l’est aussi dans des associations
et des écoles de théâtre. Il existe également des compa-
gnies théâtrales professionnelles et amateurs spéciali-
sées dans les spectacles de lectures. C’est le cas du
groupe Direlire de l’Union régionale FNCTA Midi-
Pyrénées, qui propose des spectacles orientés autour de
thématiques dans des lieux culturels ou des festivals de
théâtre. Les prochains sont le 30 mars à Théâtre pour son 31 et le 1 avril au café cultu-
rel de l Union
Pour ce faire, il faut se former à des techniques qui sont aussi un appui pour la pratique
théâtrale : il faut donner, de sa voix, la musique d’un texte, prononcer distinctement d’une
2