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Théramène n° 113
Ma participation au festival de Cahors 2025
Lorsque ma partenaire m’annonça que nous étions sélectionnés pour venir jouer au pied
levé Sarah et le cri de la langouste je n’ai pas boudé mon plaisir. J’avais participé il y a
fort longtemps à une des premières éditions du festival (1996). Au fil des années j’ai vu la
réputation de cet événement prendre de l’ampleur. Je sais à quel point les troupes sélec-
tionnées aujourd’hui savent que c’est une véritable reconnaissance de la qualité de leur
travail.
J’ai été frappé par la présence importante de jeunes bénévoles. C’est un espoir de re-
nouvellement du théâtre amateur « vieillissant ».
La diversité des propositions aussi était frappante, ce qui est un signe de la richesse de
ce théâtre, véritable gage d’espoir, qui ne peut que rendre opti-
miste sur son devenir. Pièces contemporaines où la scénogra-
phie était mise en avant, servie par des comédiens chevronnés
comme Emois d’après Rémi De Vos par la Compagnie de 9 à 11,
qui se côtoyaient avec des créations originales comme L’ivresse
du général par la Compagnie Théâtre pour demain et après, ou
encore l’intemporel Molière avec Le malade imaginaire par
l’Atelier Théâtre de Mauvezin, ou des comédies dramatiques qui
reposaient sur un récit comme Des souris et des hommes de
John Steinbeck par la Compagnie Théâtre en liberté ou notre Sa-
rah par la Compagnie Arsenic. Dans certaines pièces, la perfor-
mance d’acteurs était éblouissante (le rôle de Lenny dans les
souris), d’autres étaient moins attachés à la performance qu’au partage et on y sentait la
volonté du metteur en scène de donner sa place à chacun et chacune, quel que soit son
niveau. Une véritable leçon d’éducation populaire. Belle ambition.
Impossible de citer toutes les pièces. Avec de telles propositions, combien apparaissent
vains les classements, et on ne peut que féliciter les organisateurs d’avoir renoncé, au
moins partiellement à cette pratique ;
Côté organisation, j’ai beaucoup apprécié les échanges avec les comédiens et les
metteurs en scène. Un seul bémol : il me semble que le modérateur et la personnalité
invitée ne devraient pas d’emblée faire part de leurs opinions. La parole qu’ils portent de
par leur statut induit forcément des prises de position qui empêchent les participants
d’oser développer une pensée contradictoire.
Mais on ne peut que souhaiter longue vie au festival de Cahors.
Albert Novelli
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