Questions/réponses à Gérard Levoyer
La Compagnie Le Bathyscaphe a soumis un questionnaire à Gérard Levoyer, dont quatre pièces sont actuellement jouées par des troupes FNCTA de notre région (https://fncta-midipy.fr/spectacles/). Voici ses réponses :
– Êtes vous bain qui mousse avec un livre ou chansons sous la douche ?
Étant donné que je déteste l’eau sous toutes ses formes, je fais le plus rapidement possible ces deux actions, ce qui ne laisse le temps ni de lire une page ni de chanter une chanson.
– Ecrivez vous avec, sur votre bureau, une tasse de café, une tasse de thé ou un chocolat chaud ?
Les trois mais ça dépend des heures de la journée. Le matin, vers 11h c’est toujours café. L’après-midi vers 16 ou 17h c’est thé. Et parfois un petit chocolat bien crémeux à la place du thé mais c’est plus rare. Le whisky c’est bien plus tard.
– D’ailleurs avez vous besoin d’un bureau pour écrire ? Ou plutot d’un lit, d’un fauteuil sous un arbre ou d’un coin de cheminée ?
Toujours sur mon bureau. Et dans la plus grande tranquillité possible. Parfois je me laisse distraire par les oiseaux qui viennent picorer des graines en face de la fenêtre, j’en profite pour réfléchir au point virgule ou à la virgule à poser. Quand les mésanges se tournent vers moi, je baisse la tête pour qu’elles ne se sentent pas observées.
– Votre inspiration vous vient plutôt des faits divers ou de la fantaisie ?
C’est la question la plus difficile qu’on puisse me poser car je ne sais jamais d’où me viennent les idées. Elles jaillissent d’un seul coup, s’imposent, je ne sais pas toujours ce que je vais raconter ni vers quel but elles vont me diriger. La plupart du temps l’histoire se construit au fil de l’écriture. Et ensuite on me dit « qu’est-ce que c’est bien construit ». Ça m’amuse.
– Pour écrire vous avez besoin d’un carnet, d’un cahier, d’un ordi, d’une machine à écrire ?
Je suis passé à l’ordinateur il y a pas mal de temps et je ne sais plus écrire que comme cela. Quand il m’arrive de prendre une feuille et un stylo je trouve que je me traîne, que ça n’avance pas et j’ai des crampes au poignet. Et pourtant j’en ai rempli des cahiers à mes débuts. Je les ai toujours. Je les ai reliés avec un élastique et j’ai écrit dessus « ne jamais lire ». Je les garde juste pour la nostalgie. Il y avait de bonnes idées mais c’était très mal écrit.
– Avez vous déjà joué un personnage de vos textes ?
Oui, pas souvent mais quelques fois. Je dirais quatre ou cinq fois.
– Quel fut le premier ?
Le personnage du peintre dans ma première pièce « L’ascenseur ». je l’ai jouée une soixantaine de fois. Ensuite j’ai joué dans deux mises en scènes différentes de « Une bière dans le piano » qui est devenue « Burlingue » par la suite. Enfin j’ai joué dans « Mendiants d’amour », à la création, il y a 20 ans et l’année dernière
– Enfant vous écriviez déjà ? Un journal intime ou de la poésie ?
J’écrivais des rédactions, à l’école, et j’adorais ça. C’était ma matière préférée à l’opposée des maths que j’ai toujours détestées. J’ai les chiffres en horreur, je ne les retiens pas. Ni les dates qui sont de sales chiffres qu’on peut inverser et qui restent quand même des dates. Comment les maitriser ? Et les retenir ? Et puis j’ai commencé le théâtre à 14 ans alors j’ai très vite eu envie d’écrire des sketches, des dialogues, de la poésie et des chansons. J’ai même fait un tour de chant de mes propres textes avec des mélodies que j’inventais dans ma tête et que je retenais sans rien connaître à la musique.
– Réponse libre ?
La maison est à mon chat. Le bureau aussi est à mon chat. Parfois il m’autorise à l’utiliser. Parfois il vient aussi me surveiller et voir ce que je fais avec ce clavier qui cliqutte et cette souris qui n’est même pas comestible. Il s’installe sur mes genoux, observe les petits signes noirs qui avancent sur l’écran blanc et ça l’épuise. Alors il posa sa patte sur le clavier pour m’imposer le silence et il s’endort. Et il devient lourd, lourd. J’essaie de le soulever et ça m’est impossible. Il pèse une tonne. Et si par miracle j’arrive à le soulever, il enfonce ses griffes dans mon pantalon pour s’accrocher. L’ennui c’est que dans mon pantalon il y a mes cuisses. Vous verriez leur état ! Je déteste mon chat mais chut, j’ai peur qu’il n’entende et que les représailles ne soient terribles.