Une table ronde au festival de Verfeil
L’édition 2014 des Théâtrales de Verfeil a été l’occasion d’une table ronde animée par Christine Lowy. Elle en a rendu compte dans Théramène :
Le soleil était au rendez–vous et le public aussi, pour assister à la 22ème édition du festival. Rendez – vous incontournable de Midi Pyrénées, Verfeil offre une scène aux troupes aguerries comme à celles qui débutent.
C’est une jeune troupe, les têtes de Mules qui ayant invité l’auteur qu’elle joue : Eugène Durif, a permis d’introduire une nouveauté dans le déroulement habituel du festival, une table ronde sur le thème: « Les écritures théâtrales contemporaines et le théâtre amateur » avec Eugène Durif lui-même.
C’était tôt, un dimanche matin, aurons nous du monde, nous étions nous demandés avec quelque inquiétude ? Mais oui, ils étaient là, nommbreux, intéressés et nous nous étions pressés, en rond, autour de l’auteur dans une petite salle pas très chauffée…
La discussion fut intéressante et dépassa largement le temps que nous nous étions fixé. Eugène Durif, dont nous avions déjà, la veille, pu constater l’abord facile, la bonhomie et la gentillesse y a apporté sa contribution sans prétention.
Cette table ronde fut un véritable moment de rencontre non seulement avec un auteur mais aussi entre troupes comme nous voudrions en vivre plus souvent dans nos festivals. Si l’auteur nous a parlé de son œuvre foisonnante, un certain nombre de constats ou sujets de discussion ont aussi été soulevés. En voici quelques uns, car la liste en serait trop longue :
- Le théâtre amateur est trop souvent défini comme une pratique sociale et non une pratique artistique. Les amateurs sont des acteurs culturels. Ils jouent de plus en plus d’auteurs contemporains, de ces auteurs qui interrogent le présent et qui abordent les questions sociales, politiques ou morales de notre temps. Ils prennent des risques par rapport a leur public dont cela bouleverse les habitudes.
- Comment aborder ces textes où souvent l’éclatement des formes est une difficulté majeure ; est ce que les amateurs peuvent se libérer du texte ?
- Il est nécessaire de faire connaître ce répertoire par des lectures. Un centre de ressources nous manque cruellement depuis que la Digue n’est plus.
- Provoquer des rencontres avec l’auteur, oui, mais les auteurs ne sont pas toujours aussi ouverts qu’Eugène Durif envers les amateurs.
- Il ne s’agit pas de faire une querelle entre anciens et contemporains, un auteur vivant est-ce un auteur qui n’est pas encore mort ou un auteur qui nous parle encore aujourd’hui ? Valetti est en train de retraduire Aristophane …
Merci encore aux Têtes de Mules de nous avoir donné l’occasion de cette rencontre. Souhaitons d’en avoir d’autres de ce type.
Christine Lowy